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Vive les Bretoches !
Par Marco

Mise à jour: 1er novembre 2010
 
 

En visite chez les Bretons...


16h45, Boulogne Billancourt.

P'tain, j'ai cru qu'il allait jamais me lâcher le collègue...
D'habitude, çà me dérange pas les trois-quatres rituels demis du vendredi soir, mais là, c'est mon plan de vol qu'a failli en prendre un coup.
En plus, taquin, le lascar m'a sorti sa théorie des indispensables bibines qui réchauffent avant une longue route... ben voyons, on croit rêver...
N'importe quoi lui...
Enfin, me voilà près de ma brêle...
Non, amis lecteurs, ce n'est plus mon cher adoré 800 "Big" DR, qui coule désormais une retraite bien méritée en attendant que je le reconditionne pour de nouvelles et chaudes arsouilles... en Ardèche par exemple.... genre de retraite active... après de bons et loyaux services et d'immenses plaisirs.
Près de dix ans à grenouiller sévère en grosmono sur paname pour le taf et un peu partout en france et en europe pour les loisirs, il était temps que je passe à autre chose.
L'âge et l'expérience venant, mon choix s'est tout naturellement fait sur un outil réputé sur le bitume pour sa fiabilité et son sens de la route, en un mot, la moto du motard, du roule toujours, du passionné inlassable et inclassable du long ruban de la route et de la grande aventure de la vie.
Le monde est vaste, et les éléments qui le composent, nombreux et variés, autant dans leurs formes que dans leur façon d'être et de penser.
Check up statique, rien ne dépasse, la combi est mise sur la veste de cuir, les surbottes sur les tiags, pour une fois, j'ai rien oublié, je ne risque pas le bouillon de gras... d'autant que la température extérieure est proche du zéro...
Un demi de starter... la clé qui tourne... la pompe à essence au bruit si caractéristique... 17 h, contact...

"Brooroorooroorooroo..."
Le feulement rauque du flat 4 latéral à 16 soupapes (réglage du jeu par godets calibrés, spéciale dédicace aux mécaniqueux, de soupapes, bien sûr) réchauffe d'un coup l'atmosphère froide et sèche du parking souterrain.
Le temps de mettre le casque, les gants, un dernier contrôle visuel, hop, sur la selle "Ach! Keul Komfort!", un bon coup de rein pour descendre le monstre de sa centrale, pas encore le départ en première comme les deck mais çà viendra...

GO ON !!!

La nationale 10, le pont de Sèvres, la nationale 118, le K11LT passe tranquille sur l'asphalte détrempé et luisant...
Du monde sur la route, tac, la BAU, l'habitude...
Enfin, l'autoroute, je me cale et j'ouvre en grand.
Après l'avoir longuement testé sur paname, un vrai vélo plutôt dur à suivre malgré ses 290 kilos (faut la greffe de bras tout de même...), on va voir ce qu'elle a dans le ventre sur moyen trajet, cette meule vrombissante et sifflante...
Sérieusement, sans mollir...
Grosse allonge ce moulbif, puissant, coupleux, on se demande quand est-ce qu'il va rendre la main, mais non, c'est tout plein de gros bon métal teuton à densité lourde là-dedans.... quel punch !!
Quelques vibrations, rien de génant, de douces caresses comparées au DR...
Bonne disponibilité à tout les régimes, linéarité du quat'patt quoi, mais gare à l'excés d'optimisme, l'inertie du brélon est coton... moi, j'aime pas jouer au galet, le fournalès et le kit fourche white po ne sont pas encore montés pour garantir une sécurité maximale dans les passages rapides que je ne manque jamais d'aborder les fesses bien serrées et le couteau entre les dents....
Excellente stabilité, bien que le showa soit mis à rude épreuve sur les grosses remises de gaz, léger saucissonage, dingue comment ce paralever transmet la sauce dans son intégralité...
Oups, le gros cul qui déboite comme un cake, je lui rase les moustaches vite fait gratos, très très vite fait même...
Pfouuu, toujours, l'anticipation... l'instinct ? de conservation ? que deux tu l'auras ?

Dans la tête, perdito de mano solo me hante.... "en la grandé Babylone..."
Un ravitaillement, essence-cigarette-kf, on est pas aux pièces et c'est beau une station service la nuit...
Voyager, c'est vivre plusieurs vies...
Tiens, çà ralenti... je remonte la file, au loin un gyro orange... une saleuse... c'est vrai que le sol luit un peu, mais tout de même... bon, pas de blabla, je l'efface et GAZZZ !!
Quelques tours de roue plus tard, j'arrive au péage près de rennes la bretonne: ah, y'a de l'uniforme derrière les guérites ? Flash ? Pas vu. Lasered ? Bah.
Bande rouge au falzar, c'est la douane.
Snif-snif, moi j'suis bon pour la fouille...

'Fectivement, le duo douanier constitué d'un moustachu viril et d'une minette blonde en rangers, plutôt mignonne, sûrement venue spécialement pour une fouille de mon corps à moi que j'ai, miam-miam, me fait signe de me ranger.
-"Z'avez kek chose à déclarer ?
-Ouais, j'ai cinq savonettes dans le calbut, six sac casto d'ecta dans les sacoches, de la dreupou dans les pneus et du queucra en chapelet dans le troud'bal.... mouarf, non rien, j'suis breton et je rentre au pays après une longue absence... en plus, j'ai ma blonde pulpeuse à cueillir au train et deux parfaits inconnus qui m'attendent pour faire la teuf... à par çà, j'ai tout mon temps..."

Et merde, foutue la moyenne, en plus, j'ai soif !!
Fouille sous la selle, les sacoches, le top case, les vides poches, la totale quoi, pas cool s't'histoire, j'étais bien chaud, me v'la bien refroidi... "

-Vous êtes notre seul motard de la soirée !
- Ravi de l'apprendre, çà a l'air de vous faire plaisir, tant mieux..."
Et en plus, chuis tombé sur des fétichistes...
Enfin, au bout d'un trop long moment à fureter, ils me lâchent la grappe, je repart en groumant dans mon cask, remet taquet et, quelques minutes plus tard, le panneau Rennes annonce l'imminence de la jonction frm.

C'est un petit pas pour l'humanité, et une bonne bourre de plus pour le frm...

Il est 20 heures à ma montre séhiko à quartz.
Le temps d'aller récupérer ma douce à la gare, et direction la rue St Michel, dite rue de la soif, la rue chaude de rennes quoi...


Ouaaa, le peuple ici !
De drôles de zigotos partout, çà rigole, çà déconne, sympa tout çà...
Béquillage, attache et zou ! direction le barantic.
Chaude ambiance à la bibine, cool spirit alentours.
On remonte toute la rue pratiquement, enjambant quelques pochtrons, donnant quek claques aux quek habituels preneurs de tête, pour tomber enfin sur l'antre des frm'istes bretoches, récemment déclarée au registre officiel des antennes locales frm....


Hardi moussaillon, je pousse la lourde porte en chêne, geeee, çà sent le fauve bretoche aviné là d'dans...
Pardon Mâdâme, ah c'est un monsieur, désolé, j'avais point vu ses bacchantes sous son tas de tifs à çui ci... bouh, y pue du groin...
P'tain, ouskon a atterri, c'est un vrai bar de tapettes déguisées ici ou quoi ??
J'me plante au bar, le cask noir posé bien en vue, c'est le signal de reconnaissance convenu avec les net-tarmos celtoches.
Ben voui, fallait un signal simple, je voulais quand même pas trop leur encombrer l'esprit, après tout, à part raconter n'importe quoi sur le niouzegroup, que savent-ils faire d'autre ces électrons libres ???
Hein ?
Le Cha, sûrement les doigts collés au clavioteur par la résine, jamais vu la suite de son fumeux topo sur le poly, et le Démolition Man y roule sur une vrai antiquité parait-il amphibie grâce aux conseils d'un autre antiquaire de l'est, alors... m'ont pas l'air bien fiables ces zigs, rhâââ, j'ai bien envie de m'arracher vite fait presto moi...
Pis, balayant la salle de mon regard terminator approved, j'avise deux truffes qui me regarde la bouche ouverte d'un air bêta, comme si le père noël en harley full chromes et carbus bing, avec pamela anderson bombant le torse derrière leur était apparus...
M'enfin, j'ai la braguette ouverte et le sgueg qui dépasse, ou quoi ?
C'est t-y plutôt pas le bar de la trique ici, pas le barantic ?
P'tain, non, c'est pas eux ?

NOOOOOON !!!!!......

Si, trop tard, chuis repéré... moarf... pus possible de m'esquiver en loucedé... mother fucker !!
Y'en a un grand dadais, plutôt beau gosse de sitcom, des guibolles immenses qu'on se dit qu'il monte certainement plus facilement ses vitesses avec ses oreilles qu'avec ses panards, sûrement élevé au chouchen dès son plus jeune âge, et çà favorise visiblement pas l'état des synapses...
L'autre est plus petit, pas plus beau, le front dégarni, certainement une tronche, l'éminence grise, on sent que çà s'agite sévère derrière ces petits yeux là... et il est venu avec sa pitite crevette, la même en couleur, c'est beau l'amour, sont fait pour s'entendre les deux tourtereaux...
Mouais, méfions nous, m'ont l'air d'être de sacrés les deux loustics...

L'orchestre joue un air vaguement breton, à base de vielle, d'harmonica et de cidre rance...
Me rappelle ma jeunesse au Klondike, du temps de la ruée vers l'or, les tarmos étaient déjà tous des tapettes et roulaient sur des étrons poussifs pissant l'huile... mais on buvait et tirait de bons coups, alors...
L'Uzi est sous la veste cordura-kevlar-peau de bébé fuck (j'l'avais planqué dans le filtre à air, c'est pour çà que je tirai un peu court avec le BM...), et ma douce a son nunchaku clouté à portée de main...
Chez les cul terreux, prudence est mère de sûreté... d'autant que l'autre chevelu aux baccantes pleines de mousse me regarde d'un air bizarre... "IL ME TOUCHE, J'LUI EN COLLE UNE SEVERE AU PETROL HANN !!!"
Arfarfarf ;o)), çà y'est, j'm'énerve déjà, il s'en va se réfugier dans les bras de sa copine, un gros barbu adipeux coiffé d'une casquette tout cuir, qui lui mit immédiatement la main dans son short rose, probablement un rite local...
Me rappelle aussi quelque chose ceux là... du temps où je parcourai le désert australien en ER21 kitée polini 75 et dellort', mais c'est une autre histoire que je vous conterai un autre jour....

L'as était réservée, le Démolition Man a ses petites habitudes ici, certainement une belle ardoise aussi...
On se pose tous, se désape, je garde mon gilet pare vannes pour le moment, je remarque que tout le monde n'a pas son cask...
Cà commence bien, c'est le géant belle gueule qui est venu sur quat' roues...
Lopette, va...
Il aurait pas dû, les vannes fusent et sifflent à ses oreilles... il se défend tant bien que mal, avec force mauvaise foi et excuses bidons.
Cha et moi ne sommes pas dupes, on arsouille sec l'asticot, lui faisant l'inter les sliders fumant, tandis que les femmes se planquent derrière une conversation sur les vertus comparées du BT54 et du BT 56, des futilités de gonzesses kôa...
Et pourquoi pas parler du SP95, tant qu'on y est ????
Ah ces gonzesses, juste bonnes à lester l'arrière de la selle de nos fougueux destriers...
[Aïeuuh, ouch, bong...]
Las, déclarant forfait sous la puissance de notre pléthorique rhétorique, DM calme le jeu en commandant enfin sa tournée de nouveau papa gâteau...
Fallait le dire tout de suite !!!
De la mors-les, tavernier !!!!
Et qu'çà saute...
Détente immédiate, Cha ôte enfin son casque, plus pratique pour la picole dit-il, j'enlève mes bottes, çà fume là d'ssous, et, profitant d'un moment d'inattention de ma régulière, j'roule une bonne pelle à la jolie rousse de la table voisine...

Pas mal de tournées mousseuses plus tard, de runs virtuels avec forces schémas explicatifs sur la table microscopique -mouais, mais chuis pas convaincu pour autant de l'étanchéité d'un tomcat moi, ni de la parfaite tenue en courbe d'un kioube... déjà en ligne droite.... z'auraient roulé en 800DR ces gars, j'dis pas, mais des daubes pareilles... çà avance pas, c'est moche, çà pisse l'huile de partout, tu passe plus de temps au garagot que sur le bitume, non, vraiment, de mauvaise foi ces bretons...- et après avoir repoussé tant bien que mal les assauts répétés de mes voisines de table complètement nues et retournées par la bibine qui fait pop et le charme irrésistible de l'estranger qui fait hop, le désormais ami "alavialamor" Cha nous annonça, la larme à l'oeil et le verre à la main: " Ben, euuuh, j'm'arrache les pôtes ... rheuuahahah -mais-oui-mais-oui-hihihihi... prôôôâââthéhémeuhouijevouzaimencore.....

Merde, déjà ?

Beuh, je commençais à peine à me chauffer les gommes, moi, j'étais justement en train de raconter le tome 4 (héhéhé ;o) ) sur 10, de mes palpitantes z'et exotiques aventures, entouré de toute la gente féminine de la salle, les yeux embués d'émotion et aussi d'admiration devant tant d'exploits aussi puissants z'et virils sans moustache (bof, et encore, j'en ai _à peine_ rajouté dans le mélo...), y'a le tonneau de bière de mors-les qu'est à peine au dessous de sa ligne de flottaison, et DM, ben lui, çà fait belle lurette qu'il a quitté la terre, un bavard pareil, jamais vu çà, faut croire que la paternité lui a donné des ailes et une tchatche incroyable à cet asticot...
MAIS FAITES LE TAIRE !!!!!!!!!!
Neuf mois de la vie d'un homme sont sortis d'un coup ce soir, certaine fierté pour nous d'avoir partagé la joie de l'heureux papa, ses derniers moments de liberté et pas l'addition...
Si tel père, tel fils, ben, bon courage mon gars...
Oula-oula, me demande bien comment kiva rentrer sur son étron italien, le piti couple Cha ?
M'enfin, c'est un grand garçon qui sait faire ses noeux tout seul et, mis à part le fait que, croyant enfiler son cask, il a essayé de chausser pendant un long moment le sac à main de sa voisine (qui dansait sur sa table les seins nus en chantant des trucs gaélico-érotico-bibino-chelou auxquels j'ai rien compris), tout a l'air de plus ou moins fonctionner normalement chez lui, je n'ai pas à le retenir, d'autant qu'il a laissé un _gros_ chèque sur la table, largement de quoi rincer les survivants de cette historique réunion frm pour le reste de la soirée...
ROYAAAAAL !!!!!!!!!!

Ouais.

Salut Cha mon ami, à bientôt, gaffe sur la route, le poly quand tu veux, hein ??
'foiré...

Sur ce, Démolition Man (Vincent), lui balance une grande claque dans le dos, cherche à lui rouler une grosse galoche mais se cogne la tête sur une poutre en bois bretoche du bas plafond... il retombe sur la banquette, assommé quelque peu, et Cha en profite pour plonger dans la meute de bretoches complètement retournés...