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Histoires de gamelles...
Par Charly

Mise à jour: 1er novembre 2010
 
 

Charly says: "Le JBT me fait mourir de rire et pleurer de nostalgie, car quand je lis le JBT (1), je revis des moments vécus......."



En voici une autre, pas aussi marrante dans le contexte, mais qui retrace nos manies de tarmo de la grande époque... suivie d'une un peu plus rigolote... deux pour le prix d'une.

Cote d'azur, 20 Km de Nice dans la montagne.
Je crèche à 600 mètres d'altitude et descend tous les matins avec ma 750 pour aller au boulot.
L'hiver est passé et le soleil donne déjà.
Mais dans la longue descente, les coins à l'ombre sont très frisquets.
Il est tôt et chui pas encore complètement réveillé.
La route est très étroite, c'est une vicinale, vicieuse, pleine d'épingle et la tôle est bombée.
Deux voitures peuvent se croiser, mais faut y aller molo en grimpant un peu sur le bas coté.

Comme j'ai encore la tête dans le cul et qui y a personne pour me pousser à essorer, je vais cool, très cool. Pas plus de 60. Je suis presque arrivé en bas dans la vallée, pour rejoindre la Nationale.
Un petit bout droit à l'ombre presque plat, s'il n'y avait le bombé de la route.
Et là surprise, la roue avant décide de se coucher !
Je glisse tout doucement vers le bas coté, dans l'herbe humide, qui ne me freine pas... et tombe avec la tomo dans le ravin qui est recouvert d'herbe épaisse. Je glisse, je glisse, je glisse et je m'arrête enfin dans un roncier.

Il me faut dix bonne minutes pour m'extirper de dessous la bécane et des ronces. J'ai l'impression d'avoir atteri dans un champ de fil de fer barbelé. En plus j'y vais doucement, car j'ai la trouille que la bécane se décroche et reparte en glissade. Je ne suis pas encore en bas du ravin.
Une fois sortis, je fais l'inspection de la moto. J'ai tapé dans rien et glissé dans de l'herbe épaisse. Un vrai matelas. La petite n'a rien. Un cligno et des griffes légère que j'ai du faire sur le début de la chute sur le bitume.

Je commence à me demander comment je vais la sortir de là. Car non seulement elle est dans le milieu du roncier, mais je suis 20 mètres en contrebas de la route, sur une pente où je n'arrive pas à tenir debout. Alors remonter les 250 kg de la bébète ! bonjour.
J'escalade le ravin et grimpe sur la route. Pas un pékin n'est passée depuis ma chute. J'inspecte d'ailleurs l'endroit où la roue avant a fugée. Verglas sur 2 ..3 mètres !
Comme je ne vois pas de solution, je redescend vers la belle et au cas où je mets le U à la roue AR.

J'ai glopiné pendant 2 Km pour rejoindre la nationale, fais du stop et rejoint mon boulot en stop ou je rameute une troupe avec corde, filin, sangles etc.

Quand je suis revenu avec mon escouade, 5 ou 6 garçons pas manchots, ils se sont bidonnés pendant 1/4 d'heure à cause du U.
Faut dire que venir me piquer la tomo à cet endroit, invisible de la route où il ne passe une voiture que toutes les demi heures... d'autant plus qu'a nous tous et notre équipement on n'est pas arrivés à la remonter. On a dû aller chercher un tracteur et la tirer vers le bas et non la remonter, puis la faire passer à travers le verger du paysan qui était venu à la rescousse...

Des gamelles comme ça, connes au possible, j'en ai un bon paquet :
Dans le même secteur de Nice, dans une épingle, gravillons = boum.
A Paris, bd Sebasto, bas de pantallon qui s'accroche au cale pied à l'arrivé sur un feu = boum.
A Paris encore, deux semaines de suite le vendredi, même virage à un carrefour, route mouillée et papier qui traine suite au marché = boum (les deux fois au millimètre près).

Il y en a eut d'autre beaucoup d'autre, tout aussi connes, mais la plus comique, (vu de l'extérieur), c'est la toute première.
Ca fait peu de temps que j'ai ma 750.
Je l'ai acheté d'occase avec un double disque.
Je suis en Normandie, Ouitreham, (encore), et je trouve que mon freinage est moins mordant... (Faut pas oublier que c'est ma première moto).
Il est une heure du mat et je fais des "RUNS" avec mon pote en 125 motobécane ! C'est vous dire si je suis gaga, j'ai 16 ans, c'est tout dire.
Au bout du la rue, il y a un pavillon avec une belle barrière blanche en béton.
Je démarre comme un ouf et au bout de la rue je teste mes freins en écrasant la poignée façon Saarinen qui attaque Paso (cliché pour vétérans ).
Graviers= roue avant qui bloque, la tomo se couche et droit dans la barrière du pépé qui sort de chez lui pour constater que sa belle barrière a été transpercée par un obus Japonais qui jonche à coté du puits décoratif au beau milieu de la pelouse.
A une heure du mat je vous raconte pas le tableau du pépé bonnet, chemise de nuit et babouche à pompons qui m'enguirlande comme un marayeur de port les jours de criée et moi assis par terre qui me prend la tête entre les mains en me traitant de tous les noms d'oiseaux.

Et y en a d'autre...en + 30 ans de bécane, je collectionne une bonne vingtaine de fractures, une bonne cinquantaine de point de suture et des cicatrices à l'amour propre que je ne sais plus compter.