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Portraits de motards ...
Par Pyrou

Mise à jour: 1er novembre 2010
 
 

Hello !

C'est jour de fête ! Une fois n'est pas coutume, je vous poste une de mes bafouilles...

*** toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé, blablabli, blablata et caetera...***


En fait être motard ce n'est pas uniquement avoir les mains sales en permanence, porter un cuir, arborer de jolis brushings raplaplas, conduire une moto, tuer des stikmous, braver vents et marées pour atteindre une jolie petite route, écumer les terrasses de café avec son étron, remonter des files de boîtaroues, se garer partout, laisser des petites flaques d'huile de-ci de-là, non ce n'est pas que ça...

C'est effectivement aussi une mentalité, bien difficile à résumer certes mais une mentalité avec un folklore d'usage en motardie occidentale mais pour ce qui est de la "mentalité", c'est bien difficile de tirer un portrait du motard de base...

Personnellement je ne vois pas de motard type, je ne vois que des motards...
Et comme beaucoup, je me suis amusée à en dresser une liste non exhaustive et complètement subjective.



• Le motard en uniforme...

Flic ou poulet, il est de tout de bleu vêtu et est reconnaissable à la dextérité avec laquelle il mène sa moto de 300 kg.
Son job est de te rappeler la loi ; il le fait avec plus ou moins de sympathie mais il ne faut pas lui jeter la pierre, il en faut bien des qui se dévouent pour faire le sale boulot.
On ne peut pas vraiment dire qu’il ait une “mentalité” avec son uniforme étant donné que son boulot est justement de ne plus avoir de mental et d’obéir bêtement aux ordres bêtes...
Il est un rite indéniable au quotidien du motard en uniforme c’est l’apéro. Ainsi à l’horaire du lever de coude, tu pourras à priori rouler tranquille.
Si tu es une jolie jeune fille, notes que le motard en uniforme n’est pas insensible aux jolies jeunes filles et que son instinct le poussera à t’écrire son numéro de téléphone sur une bout de papier plutôt qu’à te rédiger un PV pour je ne sais quelle raison.
Ce qui est marrant avec le motard en uniforme c’est qu’une fois abandonné cet uniforme c’est souvent l’exemple type de ce que la loi ne veut pas qu’on fasse avec une moto sur la route...

- Si il te double : fais lui un V poli, il faut éviter de le mettre de mauvaise humeur.
- Si tu le croises : fais lui un V poli et mattes bien dans la limou qu’il est en train d’escorter c’est Pamela Anderson.
- Si tu le doubles : gaz !!!! Case-toi vite et prie pour qu’il tombe en rade d’essence en te poursuivant.


• Le “pilote” (nous noterons ici l’importance des guillemets)

Tu le reconnaîtras à son gros cube, le “pilote” ne roule qu’en gros cube puisqu’il est “pilote”, tu comprends...
Roi de la mauvaise foi, il est plutôt du style à te rabaisser plus bas que terre lorsqu’il n’a pas d’humour et ne reconnaîtra jamais que SA moto n’est pas la meilleure moto du monde sauf quand il en changera puis que la meilleure moto du monde sera celle qu’il achètera.
Lorsqu’il a de l’humour en revanche ce motard vaut vraiment le détour, ses excuses fleurent bon la mauvaise foi et sont souvent powered with JBT. Toujours plus exotiques les unes que les autres, ses explications et excuses sont d’autant plus hilarantes qu’il te les sors avec une conviction toute particulière.
Rouler avec lui est souvent un régal car quand il roule effectivement à la hauteur de ses prétentions, tu apprends pas mal à tenter de le suivre et à l’observer et quand il est loin d’être le meilleur pilote de la paroisse auquel jusque là tu avais affaire, les fous rires dans le cax sont fréquents et ton ego se verra flatté.

- Si il te double : c'est normal,
- Si tu le croises : fais lui V, au même titre que la mauvaise foi c'est un signe de reconnaissance entre motards.
- Si tu le doubles : c'est parce que il vient d'être opéré d'une hernie, qu'il est en rodage et surtout comme il c’est un jour pair et que les jours pairs, ses gommes mettent plus de temps à chauffer, il te laisse passer devant.


• Le Poissard

Tu le reconnais direct à force de le voir traîner au rayon des pièces détachées, aux urgences de l’hosto, au commissariat, pousser sa moto sur le bord de ta route etc etc...
Ce chat noir à la guigne et comme chacun sait, la poisse ça colle ! Aucune chance donc qu’un jour la loi du pire emmerdement l’oublie. Même avec toute la bonne volonté du monde, une brêle neuve, des stations ouvertes partout, des routes impeccables, une météo radieuse, il lui arrivera les pires trucs : visière qui tient pas fermée, flancs de carénages pas fixés qui s’envolent et atterrissent pile sur le camion de CRS qui le poursuit parce qu'il a paumé ses papiers qui ont été utilisés par le chef de la mafia russe, etc etc...
Il sera plutôt du style à ne pas se démonter car à force il est rodé, tu le trouvera donc courageux patient et en essayant de ne pas exploser de rire, tu écouteras patiemment le récit de ses mésaventures en signant son plâtre à l’hosto.
Il crachera rarement sur ta brêle ou celle des autres, il adorera la sienne et sortira le champagne si un jour il arrive à aligner plus de 100 km sans le moindre ennui; le problème c’est que sa bouteille de champ’ vient d’exploser dans sa sacoche cavalière ou il y avait le croquis à l’encre de chine que Joe Bar venait de lui dédicacer...

- Si il te double : klaxonnes, hurles, fais des appels de phare ! C'est pas un raccourci par la, c'est une voie sans issue qui était autrefois un champ de mines.
- Si tu le croises : fuis ! La guigne est communicative et un bon chat noir il serait capable de t’embarquer dans une histoire de détournement d'avion sans que tu y sois pour rien.
- Si tu le doubles : bravo ! Instinctivement tu as choisi la meilleure des choses à faire pour préserver ta tranquillité.


• Le pouilleux

Facile : son étron est un tas de boue rafistolé de partout avec des bouts de ficelle, du fil de fer, des plaques de métal tordues, coloriée au tip-ex et au marqueur et est souvent très sale. Ce n’est pas toujours voulu et c’est ça qui est sidérant.
Quoiqu’on en dise, ce motard là manque d’imagination parce que te refaire un semblant de pots d’échappements avec une grille informatique de récup, fallait y penser !
C’est le roi de la bidouille même si le résultat est plus que douteux. Il crache souvent sur les motos propres et en bon état puisque pour lui ce sont des motos qui ne roulent pas, qui n’ont pas vécu et il a demandé la collec' complète Facom pour Noël.
Il est toujours à l’affût de la revue technique de sa moto et comme il ne l’a toujours pas dégottée, c’est avec les revues techniques des autres motos qui restaient en solde au BHV qu’il a bidouillé la sienne...
D’où ce résultat si “particulier”.
Serviable, il sera toujours prêt à te filer un coup de main pour nettoyer ta rampe carbu, vidanger ta meule, repeindre ton carénage etc...
A toi de voir en fonction de ton degrés d’amitié avec le pouilleux si son aide t’est indispensable.

- Si il te double : il y a au moins 5 motos différentes qui composent la sienne, sauras-tu les reconnaître ?
- Si tu le croises : proposes lui de récupérer ta collec' de boîtes à sucres, il en a besoin pour se confectionner un réservoir additionnel.
- Si tu le doubles : fais lui remarquer que son pot d'échappement home made en grille informatique est vraiment trop bruyant.


• Le poireau

Le poireau c’est tout un poème !
Contrairement aux idées reçues, il ne roule pas forcément en béhème car le poireau ce n’est pas à sa moto qu’on le reconnaît, c’est à sa manière de conduire.
En gros il se traîne partout sauf sur l’autoroute (ce qui n’en fait donc pas une lopette).
Droit comme un I même sur la plus acrobatique des hypersports, les seules fois où il prend de l’angle c’est dans les ronds points car le poireau ne roule pas au delà des limites de son agglomération. Ce type est une bille en méca mais il connaît la ville par cœur et lui demander son chemin est des plus aisé.
Il n’envisage la moto que comme un utilitaire et salue rarement lorsqu’il croise d’autres motards. Il a bon dos car on se marre facilement à ses dépends seulement comme il ne comprend pas nos considérations motardesques, il s’en fout !
Un poireau ne connaît pas beaucoup les motos et n’aura en général que peu d’opinions sur ta moto : “elle est sale” ou “elle fait du bruit” seront les remarques les plus poussées qu’un poireau pourra te faire.
Il est toujours bon de connaître un ou deux poireaux car ça te remet les idées en place : ça te montre que tu es bel et bien un passionné et surtout ça te rappelle que oui, une moto n’est finalement qu’un véhicule.

- Si il te double : ça fera marrer les potes et tu passeras pour un mec vachement sympa avec les têtes de turc !
- Si tu le croises : t’as le droit de rire.
- Si tu le doubles : tu pourras te marrer avec les potes.


• L’éleph’

L’éleph’ tient son surnom de la célèbre concentre nommée “Les Eléphants”.
Ce n’est pas forcément un motard gros, simplement c’est un motard qui roule volontiers par moins quinze degrés.
C’est à ses sur épaisseurs de doublures de blouson qu’il doit son surnom.
Déjà soyons admiratifs face à sa capacité à faire démarrer n’importe quelle meule dont les carbus sont congelés, car cela prouve une forte volonté de la part de motard.
Il sera toujours au courant des dernières avancées de la science en matière de tour de cou, de manchons et de bottes étanches en gore tex.
L’éleph te regardera systématiquement de haut quelle que soit ta moto si il te croise par une température de plus de 6 degrés. Il sera ceci dit un poil clément si tu roules entre 6 et 11 degrés et qu’il pleut.
Il met un point d’honneur à rouler par les temps les plus pourris et estime que c’est ce qui fera de toi un vrai, un pur ! il est même capable de trouver qu’une tempête de grêle qui s’abat sur une départementale sinueuse dans un nuage de
brouillard c’est alléchant...
Son endurance à toute épreuve face aux éléments se quantifie souvent au nombre de binouzes, grogs et vin chauds avalées pour conserver une température corporelle correcte. Par conséquent il sera toujours d’humeur joviale bien qu’un
peu lourdo.
Se balader avec lui est souvent un calvaire car il n’écoute que son instinct d’éleph’ et n’en a rien à battre de ton envie de pisser, de tes doigts gelés et de ta grippe. Pour te venger, invites le au burn day où il fait 35 degrés à l’ombre...

- Si il te double : n'empêche qu'il est pas figé par le froid et que sa traj' elle tremble pas à lui !
- Si tu le croises : ne le regardes pas, ça suffirait à t’enrhumer.
- Si tu le doubles : c’est parce que tu es pressé de te coller au radiateur à côté des chiottes au café des sports.


• Joe la frime (plus communément appelé kéké)

Joe la frime c’est la dernière meule la plus chère de préférence avec la combi la plus chère et le casque le plus cher aussi. Le tout acheté neuf restera toujours neuf car Joe la frime ne roule pas, il frime.
Tu le croiseras sur les terrasses de café où il est bien de se montrer et dans les organismes de crédit.
Le moindre feu rouge est prétexte à prendre la pause en guettant derrière ses lunettes Gucci les regards convergents vers sa meule et lui. Il n’attache de l’importance à un motard qu’en fonction de sa moto. Si la tienne est assez répandue, ne brille pas ou ne vaut pas chère, il ne te considérera probablement jamais comme un ami potentiel.
Joe la frime est gonflant, il ne sait pas parler d’autre chose que de sa meule dont il vantera souvent la super puissance, le super freinage avec une super partie cycle, sa meule qui a des arbres à came super chers, une super peinture perso et qu’il confie au meilleur mécano de la région pour mettre un super super kit dynomachin etc etc... Bref il n’est pas super passionnant en conversation et sur la route non plus.
Il fait une sortie par an pour aller sur le port de Saint Trop’ et t’en parlera toute l’année, photos à l’appuis.
D’ailleurs si tu te balades avec un Joe la Frime, tu seras déçu il ne prendra que des photos de sa meule et tu passera ton temps à t’entendre dire “tu peux prendre une photo de moi et ma meule steupl’ ?”.
Le truc qu’on pourrait entrevoir comme cool avec Joe la Frime est qu’il est toujours entouré de poules portant talons aiguilles et jupes tellement microscopiques qu’on pourrait les croire doublées en fourrure pour faire sac de sable, mais ça c’est une question de goûts...

- Si il te double : qu'il frime ! Ce n'est pas son attirail à x mille euros qui va t’empêcher de profiter du paysage.
- Si tu le croises : frimes !
- Si tu le doubles : frimes aussi !


• Le suicidaire :

Ames sensibles s’abstenir ! Ce motard suicidaire frôle en permanence le Darwin award. En un mot il est dangereux ! Pour lui et pour vous.
Filer à 210 compteur entre des files de bagnole à proximité d’une école primaire à l’heure de la sortie, rouler comme un goret sur une route sinueuse, caillouteuse et bosselée sans visibilité, téléphoner en conduisant grâce à un kit piéton, ce mec est capable de tout ça et bien plus encore !
Pour lui moto signifie frisson, peu importe si dans son frisson il emporte des personnes qui n’ont pas choisi d’y être.
Il est impossible de considérer que ce motard est conscient de son comportement et si c’est le cas alors il est réellement suicidaire. le problème est qu’il est susceptible d’en suicider d’autres avec lui...
Un suicidaire veut avant tout une moto qui va vite et n’attache de l’importance qu’à la puissance et aux centimètres cubes.
Du style à chercher le wheeling en ville sans être capable d’en maîtriser une, il conduit super mal et n’a pas encore découvert qu’on pouvait conduire vite et propre. Il est par conséquent inefficace sur les routes et rouler avec lui n’a pas grand intérêt à part si vous êtes intéressé par le suicide collectif...
Ceci dit si vous êtes amateur de sensations fortes et que les montées d’adrénaline vous ravivent, sac de sable d’un suicidaire, c’est autre chose que le space mountain.

- Si il te double : contrôles tes rétros et prépares toi à faire un freinage d'urgence ou un évitement.
- Si tu le croises : si tu as un brevet de sauveteur, tu le croiseras plus d'une fois.
- Si tu le doubles : tu n’as aucun mérite, c’est trop facile de doubler un motard à terre !


• Le stunter

Le stunter n’est pas ce merdouillon qui ne sait que lever une roue avant entre deux feux rouges, c’est un vrai cascadeur, un taré, un acrobate !
Des heures et des heures d’entraînement et pas mal de gamelles et de pièces cassées sur sa moto lui ont permis d’en arriver là ! Il te met n’importe quelle meule à la verticale, maîtrise le jesus walk, tient un stoppie sur des centaines de mètres, entreprend les figures les plus extrêmes et signe les parkings déserts sur lesquels il s’entraîne de quelques burn.
Avec une meule préparée pour l’exercice, les seules routes sur lesquelles tu le croiseras sont celles qui le mène à son terrain d’entraînement et celles qui mènent à Darty où il s’offrira le méga écran plasma et le lecteur dvd high tech avec la meilleure qualité d’image pour mater les vidéos de ses dieux nommés Farias, Jones et autres.
Tu le croiseras aussi très souvent à la pharmacie où il achète la pommade, le mercurochrome et les pansements en demis gros. en papotant avec lui tu pourras constater qu’il est pas sur la même planète moto que toi et qu’il a vraiment un esprit différent du tien : les belles routes, les virolos, la vitesse et tout le tintouin c’est pas pour lui, là ou toi tu fais une balade en vélo, lui fait du bmx, quand tu fais des longueurs de crawl, il fait de la natation synchro, il sera passionné de moto comme toi mais restera toujours un peu décalé dans sa manière d’utiliser une meule.

- Si il te double : oui oui, il est bien assis à l'envers sur son réservoir.
- Si tu le croises : oui oui, il est bien debout sur sa selle arrière.
- Si tu le doubles : oui oui, tu es bien capable d'en faire autant.


• Le pistard

Comme son nom l’indique, tu ne ne le verras que sur circuit.
Il a la meule qui va bien avec l’alfano, le pot, la prépa moteur et tutti quanti et est généralement accompagné de proches venus tenir le chrono, admirer les exploits et prendre les photos.
Adepte des stages, il parcoure les routes avec un J5 et une remorque pour aller de circuits en circuits et connaît même le tracé des circuits où il n’est encore jamais allé.
Ce motard là n’envisage la moto que comme un sport et rêve de chronos, d’angles d’anthologie et de motos hallucinantes de légèreté et de puissance.
Seulement voilà, force est de reconnaître que ce pilote n’a les moyens d’arriver à ce niveau là qu’une fois passé l’époque des études, des débuts dans la vie professionnelle, etc etc... Son rêve de devenir un vrai pilote de superbike est donc passé depuis pas mal d’années mais sa passion pour la piste est toujours animée d’un enthousiasme de gosse et la simplicité avec laquelle il aborde sa passion compense largement la difficulté de l’exercice auquel il s’adonne.
Côté folklore, le pistard vaut son pesant de cacahuètes ! Il y a bien évidemment la meule qui doit absolument contenir la lettre R dans son petit nom, puis les mécanos qui l’adorent puisqu’il est un très bon client, les vannes de pistard, les combardes fluos râpées avec marqué “Dudule” en bas du dos, les bouloches sur les gommards et le bidon d’huile pas très loin. Puis il y a évidemment les petites pépées qui accordent un surplus de virilité à ces motards en combarde prêts à attendre des heures en pré grille en plein cagnard pour tourner en rond 20 minutes en essorant la poignée de gaz.
Les gamelles auxquelles le pilote a assisté et celles qu’il a essuyées pour en arriver là en font un motard rarement avare de conseils et facile à aborder quand on veut débuter sur circuit.
Ne passes jamais un coup de fil à un pistard pendant un grand prix, il serait capable de t’en vouloir.

- Si il te double : observes bien sa traj’, il y a des leçons à prendre.
- Si tu le croises : t’as pris le circuit dans le mauvais sens...
- Si tu le doubles : c’est qu’il s’est bourré.


• L’enragé

L’enragé c’est ce motard qui gesticule dans tous les sens, vocifère et tend facilement son majeur en direction des autres utilisateur de la route.
Volontiers agressif, il se dira volontiers agressé alors qu’il vient lui-même de faire quelques queues de poissons et couper le chemin d’une maman avec poussette qui pourtant traversait au passage piéton.
L’enragé mérite souvent cette image de motard connard dont nous souffrons parfois. Il se gare sur un accès pompiers, sur un trottoir étroit pour laisser le passage libre et devient agressif dès qu’il a son cax sur la tête.
Il dédaigne systématiquement les bagnoles et les perçoit comme ses ennemis. il est également capable d’avoir cette attitude là face aux motards et ne tolère pas qu’on soit sur son chemin et si dans les embouteillages vous ne vous écartez pas à son passage, vous aurez droit à son klaxon, ces majeurs tendus, ses vociférations, ces pleins phares et ses rupteurs dans les oreilles.
Une moto doit pour lui faire du bruit et il s’en fiche de déranger les gens ; il respecte rarement le code de la route et c’est un vrai chauffard capable par exemple d’aboyer sur un gamin juste parce que celui ci a regardé sa moto.
Si tu ne roules pas agressif comme lui, il te considérera comme un poireau, si en plus de ça ta moto ne fait pas un bruit de tronçonneuse, tu seras pour lui la pire des lopettes.
L’enragé sévit le plus souvent en milieu urbain et il est très rare de le croiser en balade ou dans la pampa car le calme lui fait peur et il a un très mauvais souvenir d’une baston avec une vache normande qui a regardé d’un peu trop près sa moto.

- Si il te double : laisses le partir loin, tu risques de te retrouver avec un rétro de bagnole sous tes roues.
- Si tu le croises : laisses râler, ça lui passera avant que ça ne t’arrive.
- Si tu le doubles : ne sois pas surpris, c'est normal qu'à 100 km à la ronde tu l'entendes encore vociférer.


• Le kudacié :

Ce motard roule loin, longtemps, par tous temps, sur tous les types de routes et avec n’importe quelle meule, (très souvent la plus inadaptée à cet exercice).
C’est un adepte du jardinage capable de se rallonger de centaines de bornes juste pour aller choper la p’tite route qui va bien ou faire coucou à un ami d’une autre contrée.
Souvent lorsqu’il s’arrête, sa colonne vertébrale rêve d’un GT mais peu importe, il est indéniablement amoureux de son tréteau avec lequel il a parcouru des dizaines de milliers de kilomètres. A force de rouler il connaît parfaitement ses réactions et celles de sa meule et roule rarement au dessus de ses pompes.
Le kudacié avant d’aimer les motos, avant d’aimer les motards aime rouler et chacune de ses virées est une page de plus au récit de ses souvenirs.
Il roule seul ou en groupe sans différence et développe au fil des kilomètres parcourus un flair particulier pour éviter les messieurs en uniforme.
Ignorant volontiers l’autoroute, il aura souvent un road book à te recommander et t’accueillera volontiers si tu fais une étape par chez lui.

- Si il te double : tu t’es gouré de route, ou alors tu te traînes.
- Si tu le croises : il revient de Norvège et il est crevé et fauché, offres lui un café et demandes lui de te raconter son voyage, ça fait rêver.
- Si tu le doubles : il s’est gouré de route, ou alors il se traîne.


• Le jacky

Il est difficile de mieux expliquer un jacky que le célébrissime site http://www.chez.com/jacky/ mais notons tout de même quelques particularités du motard jacky.
Adepte des sportives et des maxi roadster, le motard jacky est un parfait ringard qui ne recule devant aucune pièce anodisée, aucune bulle fluo, aucun néon et aucune touche de carbone.
Le summum du summum pour un jacky est bien sûr la peinture perso et là tout y passe : personnages de dessins animés, paysages, impacts de balle en trompe l’œil, drapeaux à damiers, pin ups, trompes l’œil, tout ! et parfois agrémenté
de moumoute sur la selle...
Le motard jacky est un gamin qui a besoin de ses beaux (enfin beaux pour lui) joujoux pour exister : le sac de sable qui est assorti aux bottes qui sont assorties aux gants qui sont assortis au blouson ou à la combi elle-même assortie au cax qui est assorti à la peinture perso de la moto.
Il n’aura de considération que pour les motos tunées et les couleurs flashy et aura le mauvais goût d’en plus de ça kiffer les boitaroues.
Maniaque, il ne supporte pas la moindre trace sur sa moto et par conséquent il ne roule pas et consomme plus de fée du logis que d’essence. Il est donc très intéressant de racheter une meule de jacky, en admettant qu’un jacky soit capable de se séparer de sa meule. le problème c’est que sa moto finit très souvent par ressembler à une espèce de machin où tu en arrives même à te demander ce que c’était à la bas...

- Si il te double : oui, oui, c’était bien un GSXR à la base !
- Si tu le croises : si tu te sens d’humeur teigne, roules dans un flaque pour l’éclabousser...
- Si tu le doubles : c’est normal, il roule pas pour pas choper de moucherons.


• Le fédéré

A ce qu’il paraît ce motard là est en colère...
Il porte fièrement brassards, t-shirts et pins de sa fédé et affuble sa moto et son cax d’autocollants revendicatifs.
Toujours pris par une assemblée générale, un distribution de tracts, un affichage, une manif’ ou une permanence téléphonique à faire, ce motard là roule beaucoup en manif à deux à l’heure et lorsqu’il est sur la route, tu te demandes si il ne serait pas un peu en croisade.
Il te parlera beaucoup de sa fédé et son combat, prêchera souvent un converti et regardera à peine ta meule car si tu es motard, tu es potentiellement en colère et la moto que tu as choisis, ça ne compte pas.

- Si il te double : c'est pour remonter en tête du cortège de la manif, il est responsable du haut parleur.
- Si tu le croises : c'est parce que il doit veiller à ce que le service d'ordre ne soit pas trop submergé en fin de cortège.
- Si tu le doubles : tu vas rendre ce haut parleur oui !?


• Le motard mécanico-encyclopédique

Difficile à reconnaître, tu ne sais en général que tu as affaire à un encyclopédique qu’en discutant avec lui... enfin discuter est un bien grand mot car il est très bavard de nature et à part orienter son bavardage au moyens de quelques questions incongrues, tu ne pourras pas en placer une.
Voilà un motard qui aura toujours quelque chose à t’apprendre et à qui il sera plus agréable de passer un coup de fil pour connaître quelque chose sur ta meule que de cliquer dans google. Plus agréable si le sus cité motard n’est pas aussi assommant qu’une encyclopédie et sait mettre son savoir à ta portée.
Mots qui se termine en _ique, mots de plus de 4 syllabes, abréviations, noms de codes, chiffres, sigles, tout y est ! Son discours est rarement compréhensible du premier coup et c’est assez pratique pour lui parce que si il se goure, tu
n’y verras que du feu.
Le motard mécanico-encyclopédique adore partager ses connaissance et lorsqu’il sait les mettre en pratique, il sera toujours prêt à te filer un coup de clé pour ta moto.
D’ailleurs sa moto a toujours le petit plus technique, la dernière bidouille innovante, qui fait que... c’est sa moto ! Il ne conduit pas forcément mieux que toi mais l’avoir à tes côté pour une balade est toujours rassurant car au cas où,
il a amené sa rousse à outils de 15 kg...

- Si il te double : ça te rendra service : il sera ensuite capable de tout t’expliquer tout sur ta moto.
- Si tu le croises : pas grave si tu ne comprends pas un traître mot à ce qu'il te raconte.
- Si tu le doubles : c'est que ta moto est plus récente que la sienne, et aussi que carbu, injection, cascade de pignons, méthanol et tout le tintoui... Enfin tu vois quoi !


• L’insomniaque

Il a toujours le blouson assorti à sa moto méga neuve qui est à moins de 3 mètres de lui.
Il connaît les clauses de son contrat d’assurance contre le vol par cœur, vérifie plusieurs fois dans la nuit si sa moto n’a pas bougé et a rendez-vous demain matin avec un architecte pour faire modifier sa piaule; Il voudrait y
coller une rampe d’accès pour y faire rentrer sa moto et dormir tranquille.
Sa moto pèse 4 fois son poids lorsqu’il l’attache et à lui seul il assure la moitié du chiffre d’affaire des antivols Abus.
Ta moto aura toujours moins de valeur que la sienne, que ce soit niveau moteur, niveau perfs, niveau esthétique, elle est moins bien puisqu’elle est moins volable...
L’insomniaque est très dangereux sur la route car son manque de sommeil lui file une nervosité spasmodique et il est peu agréable à la terrasse d'un café car il est toujours scotché sur sa moto, donc impossible de tenir une conversation avec lui.
Ceci dit le truc pratique c’est que si tu gares ta meule à côté de la sienne, du coup elle sera aussi surveillée.

- Si il te double : c'est parce qu'il a peur que tu veuilles lui voler sa moto.
- Si tu le croises : ne te gares pas entre lui et sa moto, il en serait malade.
- Si tu le doubles : il pensera que tu fuies un gang de voleurs de motos, il te suivra.


• Le gaffeur :

Attention, le gaffeur n’est pas à confondre avec le poisseman, le gaffeur est juste à la limite de passer poisseman mais sans y parvenir. Il en est souvent à la limite d’une part parce qu’il a droit à une chance extra ordinaire et d’autre part parce qu’il se trimballe toujours avec vous pour veiller à sa survie.
Le gaffeur est du style à faire le plein et à ne s’apercevoir qu’une fois à la caisse qu’il a mis du gazole dans son réservoir, il prend l’autoroute en sens inverse, d’ailleurs c’est un pro du sens interdit.
Lorsqu’il démarre sa meule, il oublie régulièrement la béquille ou le coupe circuit et quand il la gare il n’est pas rare qu’il vide la batterie à cause de son feu de parking qu'il a allumé par mégarde; Mais c’est pas grave, vous l’aiderez à pousser.
Il perd régulièrement ses papiers en roulant mais comme vous êtes là pour les rattraper au vol ce n’est pas bien grave non plus...
Bref il est juste complètement étourdi, il faut garder un œil sur lui en permanence. Il risque de dénigrer une brêle et de se foutre d’un motard avec un blouson rouge sans savoir à qui il s’adresse (eh oui c’est de ta brêle et de ton blouson qu’il parle depuis trois plombes) c’est pas grave, c’est juste du folklore et puis c’est rigolo.
Là où ça se gâte c’est quand il ne s’aperçoit pas qu’il a attaché se meule sur la grille du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe une veille de 14 juillet avant de se casser en week end...

- Si il te double : ce n'est pas pour te faire peur ou t’impressionner, il a juste oublié qu'il était en train de griller une ligne continue devant les flics avec un 33 tonnes qui arrive en face.
- Si tu le croises : fais lui signe que sa braguette est ouverte et dis lui qu'il est sorti en chaussons ce matin.
- Si tu le doubles : c'est qu'il a oublié de démarrer.



Et enfin n’oublions pas la lopette ! La lopette, c’est le motard que tu vois dans le reflet du miroir tous les matins !

Bien sûr il en manque une pelleté et on est un jour l’un ou l’autre de ces motards.



Pyrou - (si vous me tapez, pas sur la tête siouplait)