Construction de
lèves-moto (1)
[Avec l'aimable autorisation du Site original]
Mise à jour: 23 avril 2006
Copyright Cebueno.net 1998-20**
 
Difficulté 1 à 5 ****
Temps passé 8 heures
Outillage Disqueuse, perceuse, poste à souder, équerre, serre-joint, etc.
Fournitures
  • Deux profilés de 6.20 m en U: un de 50 mm et un de 40 mm;
  • Un cric hydraulique de type "roulant";
  • Un plateau de contreplaqué, d'aggloméré ou en fer marqué.
Coût Le prix des profilés, du cric et du plateau, environ 100 euros

Introduction:

Ceux qui bricolent un peu leur moto dans leur garage savent combien c'est pénible d'être le nez au ras du sol pour trafiquer dans le moteur.
Chacun se facilite donc le vie comme il peut, avec plus ou moins de bonheur.
L'idéal, c'est la table élévatrice. Mais quand on regarde les catalogues (et les prix), on voit tout de suite que c'est réservé à une certaine élite. Il n'en fallait pas plus pour que l'envie me titille d'en fabriquer une bon marché mais solide, et pour que ça ne soit pas trop facile, en utilisant uniquement des outils d'amateur que chacun a dans son garage, ou peut emprunter facilement à un copain...

Les étapes prévues sont:
- la construction du châssis,
- la construction des bras,
- la partie hydraulique,
- la construction du plateau de la table.

Au début, j'ai commencé à donner des côtes, puis j'ai décidé de ne pas me prendre la tête avec ça: c'est surtout l'idée de base qui est importante, le reste c'est de l'adaptation.

Un petit dossier complémentaire est disponible au format Word: téléchargez-le.

1ère partie : le châssis

Dans le profilé de 50 mm, couper deux morceaux de 131 cm et un morceau de 55 cm.
Dans le profilé de 40 mm, couper un morceau de 34 cm et quatre petits bouts de 3,3 cm.
Dans les côtés de 131 cm, percer deux avant-trous, respectivement à 6 cm et 110 cm.
Mise en place des renforts pour le passage des axes...

Souder un des morceaux de 33 mm à l'intérieur du U, bien centré par rapport à l'avant-trou.
C'est à ce niveau-là que seront fixés les bras de levage.

Perçage des renforts au travers des avant-trous...

En passant au travers des avant-trous, percer les pièces rapportées.
On est ainsi sûr du centrage...
Agrandir les trous dans le U et dans les renforts à 12 mm.

Bloquez les pièces et contrôlez l'équerrage...

Souder la traverse de 55 cm et la traverse de 34 cm de façon à assembler le châssis.
Essayez de soigner au mieux l'équerrage des morceaux de profilé...
La traverse de 55 cm est soudée en tête.
Laisser au moins 7 à 8 cm AVANT les trous pour la traverse arrière afin de ne pas gêner la rotation des bras...

Et un chassis, un...

Il doit vous rester environ 3 m de profilé de 50 mm, plus ou moins des broutilles, ce n'est pas critique.
Partager la longueur restante en quatre morceaux et les mettre de côté.
Ils constitueront les bras de levage de la table...

Des pieds pour plus de stabilité... Enfin, on soude un bout de profilé de 40 x 700 mm à l'arrière pour donner plus de stabilité à l'ensemble, et deux petits bouts de 70 mm à l'avant qui serviront de pieds..
Le châssis est provisoirement terminé.
Il faudra en effet le reprendre au moment du positionnement du vérin hydraulique et de l'installation des commandes, tout cela étant conditionné par le modèle de cric disponible.

2ème partie : les bras

Récupérez les quatre morceaux de profilés mis de côté précédemment.
Percez un avant-trou à chaque extrémité à 20 mm du bord.
Agrandissez le trou à 12 mm.

On commence à assembler...

Installez les bras sur le châssis qui servira de bâti de soudage...
Afin d'obtenir une rotation sans problème, une rondelle sépare les bras du châssis, d'où la présence d'une deuxième rondelle, visible au dessus des serre-joints, qui sert de cale d'épaisseur...

Et un bras, un...

Couper quatre traverses à la bonne longueur dans le profilé de 40 mm et les souder à 90 mm de l'extrémité de chaque bras pour obtenir ceci...

 
3ème partie : l'hydraulique

L'élément clé de l'affaire est un cric de récupération, mais vu le prix actuel de ces trucs "au camion", ou dans les grandes surfaces on peut même se permettre d'en acheter un neuf. (environ 15€ dans une grande surface).
Vue sur le positionnement du vérin récupéré...

On démonte tout et on récupère les axes ainsi que le vérin.
Le bras avant à été méga-renforcé au niveau de la poussée du vérin afin d'éviter le flambage de la traverse.
Le nez du vérin vient s'articuler sur la chape d'origine qui a été tronçonnée sur le cric et soudée sur la traverse...

Fixation inférieure sur le chassis...

Le corps du vérin est fixé à l'aide de son axe d'origine sur une chape constituée de deux équerres en fer plat de 40x6 mm.
Une saignée a été pratiquée à la meuleuse pour faciliter le pliage dans un étau, puis un cordon de soudure est venu renforcer l'ensemble.
Une cale d'épaisseur sert à prévoir un éventuel remplacement du vérin par un autre de cotes légèrement différentes..

...fixation supérieure sur le bras.

Le tout est boulonné sur une traverse soudée sur le châssis en fonction de la taille du vérin.

Essais en charge... faut que ça tienne !!! Il s'agit maintenant d'ajouter la tringlerie de commande et de procéder aux premiers essais avant d'aller plus loin.
Pour ça j'ai coupé deux bouts de profilés afin de réunir les deux bras et poser dessus quelques parpaings... ça marche et c'est stable, ce qui est déjà bien, mais je trouve le début de la montée un peu laborieux. Il va falloir que j'améliore la cinématique du truc....
Il faudra renforcer le support du vérin... J'ai aussi dû renforcer le support du vérin qui avait trop tendance à flamber à partir d'une centaine de kilos...
Après mûre réflexion, j'ai décidé de garder ma tringlerie de commande actuelle.
Après tout, je ne vais pas lever et baisser ce truc cinquante fois par jour.
A moins que j'ouvre un garage...
Coloris au choix... On passe donc à la peinture.
Peinture spéciale fer, bien sûr, et là, déception, les couleurs qui sont disponibles dans mon petit bled ne sont pas géniales.
Le rouge pompier ne me disant rien, j'opte pour le vert "machine", qui est le moins pire de ce qui reste.
Le vérin, quant à lui, hérite d'un vieux fond de bombe jaune...
 
4ème partie : Le plateau et les derniers détails...

Parce qu'il va bien falloir y poser quelque chose, sur cette superbe réalisation... et que ça tienne !!!
Assemblage du support de plateau... Le plateau est prévu d'être supporté par deux longerons.
La stabilité déjà testée de l'ensemble m'incite à faire simple.
Si je m'aperçois que ça bouge, il sera toujours temps de renforcer le tout.
Les longerons sont tirés d'un tube d'acier rectangulaire de 40x30 mm.
Ils sont articulés sur les bras au moyen d'un boulon de 12 traversant une chape formée de deux fers plats soudés sur le longeron.
Un ressort pour éviter une purge intempestive... Avant de fixer la planche d'agglo qui servira de plateau, je peaufine les derniers détails.
Par précaution, un ressort de rappel est placé sur la came de purge pour la maintenir en position fermée.
Détail de la commande pour la descente... La came en question est constituée d'une patte en fer plat soudée sur un écrou.
Un des pans de l'écrou est percé et taraudé afin de recevoir une vis de blocage pour permettre la fixation sur la vis de purge du vérin.
Un câble de frein de vélo passe dans un second trou de la came de purge et servira de commande pour la descente...
La sécurité anti-redescente. On passe à l'installation de la sécurité "anti-redescente".
L'idée m'a été soufflée par David, de Bordeaux, (merci ô David), je l'ai juste un peu adaptée au matériel que j'avais sous la main, puisque l'idée reste de faire "économique".
Détail des taquets anti-redescente. Une béquille de sécurité articulée sur le bras arrière, glisse dans un rail pendant la montée et se bloque au fur et à mesure sur des taquets inclinés de façon à avoir la meilleure surface d'appui pour le tube qui est de section carrée.
La béquille et les taquets de retenue. Les taquets sont soudés au fur et à mesure de l'élévation de la table, ce qui permet de leur donner l'inclinaison optimale, la béquille de sécurité servant de cale...
Pour l'instant, cinq taquets me paraissent suffisants pour couvrir la plage de débattement de la table...
La pédale de descente. J'ai amélioré la commande de levage avec une manivelle (je devrais dire une pédivelle, mais ça n'existe pas...) fabriquée à l'aide d'un bout du cric qui a été sacrifié pour le vérin.
Le ressort de rappel du même cric vient faire office de retour automatique pour la pédale qui permet un levage commode "au pied".
La manivelle est en prise sur un écrou de 22 soudé sur la tige de commande de la pompe du vérin par l'intermédiaire d'une douille de 22.
Un goujon fileté et un écrou la maintiennent en place sur l'écrou.
Le troisième axe sur la chape de liaison entre la commande et la pompe (en noir sur la photo) sert de butée et empêche un basculement total du mécanisme sous l'action du ressort...
La ficelle servant à l'essai sera remplacée par un câble de VTT... dès que j'en aurai acheté un!

On va pouvoir enfin bosser comme des pros !!

Essai final en "grand"...
Même pour un simple entretien de la chaîne, qu'est-ce que c'est agréable...
Pour l'anecdote, le fait d'avoir la roue arrière sous le nez m'a permis de retirer un petit morceau de métal qui, avec l'usure du pneu, allait certainement passer à travers! Bien enfoncé dans le caoutchouc, il était indétectable avec la moto au sol...

 

 

Qu'est-ce qu'il me reste à faire ?

Recouvrir le plateau qui est moche (agglo de récup).



Conclusion

La table est donc déclarée bonne pour le service.
C'est donc la moto, le scoot, mais aussi la tondeuse à gazon, le motoculteur, la machine à laver, plus tous ce dont je n'ai pas encore la moindre idée qui vont pouvoir bénéficier de ses bons offices.
En fait, ce genre de truc, tant qu'on ne l'a pas eu, on pense que ça ne sert à rien.
Après, on aurait du mal à s'en passer...

Vous trouverez d'autres plans d'une table de levage ici.